Respect, les chênes millénaires

Déjà escaladé lors d'une belle sortie au Village Nègre, le Puy de Tourettes sert cette fois de courte escale en direction du Pic de Courmettes. Depuis la fermeture des deux sentiers débutant à la Cascade de Courmes il est interdit et très difficile d'emprunter ces deux itinéraires vertigineux et dangereux. C'est donc à partir du petit village de Courmes que s'effectue cette boucle variée et moyenne en difficulté malgré deux ascensions. On profite dès le départ de splendides et vastes panoramas sur les Alpes de la Côte d'Azur et sur d'autres sommets emblématiques en direction du Mercantour. La montée au Pic de Courmettes est régulière sur un sol de plus en plus rocheux qui oblige à regarder où poser les pieds à partir de 1200 m. Au sommet, on regarde où marcher surtout pour éviter les couches les plus importantes de crottes de moutons entassées sur plusieurs centimètres. Du sommet, on devine le Domaine de Courmettes qui propose visites guidées et sentiers pédestres de difficultés variables. Parmi les choix, un incontournable attire les passionnés de nature pour découvrir des chênes verts multicentenaires abritant déjà les bergères à l'époque des capétiens. Une manière de se ressourcer auprès de ces ancêtres avant de rejoindre la petite auberge de Courmes pour un repas convivial. L'accueil est digne de tous ces petits villages isolés, perchés au sommet des pics dans la région de Nice.

La randonnée débute au parking des visiteurs à Courmes. Partir vers le village pour en apprécier le calme et peut-être repérer l'auberge si réservation d'un repas pour midi (06 75 49 02 58). Rejoindre l'église puis le départ du sentier. Le GR51 part sur la droite entre les arbres. Il comporte des marches en pente faible en frôlant de beaux arbres (Photo 1). On parvient à un chemin empierré d'où partent plusieurs sentiers. Prendre le plus à l'Est en direction de Clapière Rousse. Ce parcours en pente faible longe les murets entourant les champs du siècle dernier, désormais recouverts de bois de chênes (Photo 2). Les beaux arbres sont fréquents en bordure (Photo 3). On en verra encore beaucoup durant la boucle et les derniers feront oublier un peu ceux rencontrés au départ. Le sentier monte un peu plus et les premiers panoramas apparaissent. On ne les quittera guère durant 5 heures. Hormis quelques lacets courts et raides, le parcours est sans difficulté. Le sentier traverse de très belles forêts de chênes verts clairsemés où les sangliers s'en donnent à cœur joie pour chercher leur pitance en creusant le sol de leur groin (Photo 4). Le sol est sableux ou recouvert de petits cailloux. Les clairières ouvrent des fenêtres sur le paysage (Photo 5). Au premier croisement, laisser le GR puis poursuivre plein Nord en direction de St-Barnabé. La végétation diminue et le sentier en corniche offre des panoramas à 180° (Photo 6). On devine les petits villages de Cipières et Gréolières qui semblent bâtis au bout du monde (Photo 7). La fin de la portion vers le nord, dans l'ombre matinale de l'ubac, permet de rejoindre Clapière Rousse, un plateau calcaire encombré de pierres (Photo 8). Parmi les nombreux sentiers, emprunter celui obliquant à droite et remontant au Puy de Tourettes. Avant de monter, profiter encore des panoramas sur les Barres de Cavillore en cherchant des yeux la forteresse troglodytique dans la falaise (Photo 9) ou vers le Bau de Saint-Jean (Photo 10). Une large piste monte en direction d'un petit bois de pins. Après le petit bois, poursuivre encore un peu sur ce large chemin qui peut être gelé les petits matins d'hiver (Photo 11). La piste se transforme sans transition en sentier à travers les garrigues assez clairsemées (Photo 12). A 1100 m d'altitude, on rencontre de plus en plus de traces de vie pastorale. Le sentier monte assez fortement entre les pierres calcaires. Des murets ont été aménagés pour gagner en terre plus fertile. Une grande bergerie dans une doline pouvait abriter un beau troupeau (Photo 13). A 1200 m, ne pas manquer le spectacle des Alpes enneigées (Photo 14). La fin de la montée ne change guère entre genêts lavandes et thyms. Les vents forts battent le sommet et on ne tarde pas à entamer la descente vers le col entre le Puy de Tourettes et le Pic de Courmettes sur un sol dénudé avec vue sur la montée à venir (Photo 15). Le bas est occupé par des pâturages naturels dominés par le puy dénudé (Photo 16). Entamer la montée beaucoup plus verte à travers genêts, buis et jeunes pins sur un sentier assez facile (Photo 17). Les occasions sont omniprésentes de revoir les Barres de Cavillore et les flancs de plus en plus rocheux du Pic de Courmettes (Photo 18). Les derniers 100 m comportent de multiples petites sentes créées par les troupeaux et on peut facilement se tromper de trajet mais sans aucune conséquence puisqu'on a le sommet sous les yeux. Les “neiges éternelles” sont ici noires car les moutons y laissent leurs déjections et les troupeaux semblent y être nombreux. Le 360° de panorama ne fait pas regretter l'effort de la montée car on peut apercevoir la Corse, les Alpes et une très grande partie de la côte sans parler des pics déjà aperçus depuis le départ (Photo 19). Le sol est totalement nu et l'on peut se balader au sommet sans obstacle (Photo 20). A noter la présence d'un chêne esseulé au sommet qui bénéficie toute l'année des vents parfois violents. On a une très belle vue sur le sommet depuis le sentier de descente vers Courmes. Délaisser ce sentier pour revenir au sommet et trouver le sentier filant sud-est vers le Jas de l'Eouvière et le Domaine de Coumettes. La descente, parfois forte, emprunte un sol désertique recouvert de cailloux, de marches souvent hautes et de parties glissantes. Un bois de chênes verts se présente et permet de marcher à l'ombre (Photo 21). La pente ne diminue pas pour autant ; les lacets se multiplient ainsi que les glissades. On traverse même plus bas une zone rocheuse (Photo 22). Le sentier semble s'arrêter à une barrière. Franchir et refermer le portillon avant de poursuivre tout droit jusqu'au Jas de l'Eouvière, une imposante bâtisse en ruine avec de beaux restes de voûtes. A quelques mètres, une nouvelle clôture ferme le passage mais un panneau indique le Sentier des Chênes. Franchir la clôture et marcher en direction des premiers arbres. Ce sentier très agréable amène au cœur de cette magnifique forêt qui a un peu souffert des dernières tempêtes. Il y a des chênes verts partout, même sur les flancs de la falaise qui les domine (Photo 23). On parvient à un premier spécimen, énorme, évalué à 10 siècles. Deux personnes peuvent l'entourer de leurs bras mais ce sont surtout les grosses branches qui impressionnent le plus (Photo 24). Prendre son temps et tenter de découvrir les autres ancêtres dans la zone rocheuse, dont celui évalué à 12 siècles qui pourrait gagner le concours d'arbres tortueux (Photo 25). Difficile de s'arracher de ce lieu unique pour emprunter le sentier de descente sur un sol très caillouteux en longeant de nouveaux pâturages et en profitant des vues sur le domaine (Photo 26). En arrivant à la piste, partir à droite en direction de Courmes et retrouver les panoramas classiques de la région (Photo 27). A la citerne incendie, bifurquer à droite puis continuer dans le sous-bois recouvrant de très anciennes cultures (Photo 28). Cette agréable descente mène à la portion de piste traversée en début de boucle. Poursuivre sur le même tronçon jusqu'au village puis regagner le parking à moins de s'arrêter à l'auberge.

Profil

Plan de l'itinéraire

Itinéraire

Depuis Cagnes sur Mer ou Grasse, rejoindre Châteauneuf-Grasse puis Le Bar-sur-Loup avant de monter à Courmes - Rejoindre Clapière Rousse avant de prendre plein sud vers le Puy de Tourette - Continuer par la montée au sommet du Pic de Courmettes - Poursuivre en direction du Domaine de Courmettes puis obliquer à droite dans la descente pour emprunter le Sentier des Chênes - Terminer vers le nord et retrouver Courmes, fin de la boucle.

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