De la Ligne Bambou à l'Eden par le Bras Pauline

Difficulté
Très difficile
Indice de confiance Faible
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 5h30
Distance 7.1 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 873 - 611 m
Dénivelé positif 320 m
Dernière mise à jour 04/09/2024

Attention : hors sentier exigeant

La flore de La Réunion comporte de multiples espèces endémiques qu'il faut régulièrement inventorier, surtout avec la vitesse d'implantation des invasives qui peuvent, en quelques années, transformer le paysage. Des botanistes et naturalistes explorent les forêts les plus profondes afin d'effectuer les inventaires de ces plantes. Un GPS est même utile pour indiquer les coordonnées géographiques des découvertes. Tout est répertorié, de la fougère de 2 cm au gros tan rouge de 20 m de hauteur. Ces données viennent grossir le flot des "big data" naturalistes. Cette boucle a été effectuée dans le but de sonder les sous-bois de trois parcelles aléatoires le long du Bras Pauline, une petite ravine moussue terminant sa course dans la Rivière du Mât. La sortie est donc très sportive et donne l'occasion de mieux appréhender les plantes qui nous entourent lors des randonnées. Inutile de retenir les dizaines de noms latins qui les désignent mais il est intéressant d'en apprendre au moins les noms vernaculaires.
La randonnée en elle-même emprunte une partie du sentier de Bélouve et une autre de la ligne des Bambous, effectue une descente de ravine et se termine par la portion sud de la boucle de l’Éden. Les rares sentiers utilisés sont des traces de braconnage malmenées par le passage du dernier cyclone. Il faut donc, pour effectuer cette sortie, une grande motivation et un sens aigu de l'orientation. Les seuls points de repère sont de minuscules traces de sabre sur l'écorce de certains arbres. A noter les vestiges d'un canal de transport de l'eau de la Grande Ravine au plus près du gué traversé en fin d'aventure.

La randonnée débute à la fin du Chemin de Bellevue les Hauts, peu après le belvédère sur la Cascade du Chien. Profiter depuis le kiosque du panorama sur le Morne du Bras des Lianes puisqu'il n'y en aura pas d'autres durant toute la boucle (Photo 1). Emprunter le sentier de Bélouve et partir en direction de la Forêt des Lianes. L'ancienne piste transformée en sentier se couvre lentement, mais sûrement, d'herbes qui ne seront plus coupées (Photo 2). 200 m après le départ, repérer dans le fossé la trace discrète débutant dans les pailles sabres (Photo 3). Un sentier très étroit, en forte pente par endroits, rejoint la Ligne des Bambous à travers bois de couleurs et goyaviers (Photo 4). Une fois aux bambous, partir sur la droite et marcher le long des touffes sur une bonne centaine de mètres. Grâce au GPS, viser le petit affluent du Bras Pauline qui se rejoint en traversant une trentaine de mètres en véritable hors sentier (Photo 5). On se retrouve très vite dans le fond d'une mini ravine  encombré et moussu avec quelques arbustes poussant un peu partout. Rien d'insurmontable pour suivre le ru sans risque de s'égarer (Photo 6). Quelques minutes plus tard, le petit cours d'eau se jette dans le Bras Pauline. Il n'y a plus de question à se poser durant une longue période car il suffit de longer le bras qui comporte très peu d'eau (Photo 7). Il n'y a pas de sentier le long des berges et il faut seulement trouver le meilleur passage entre les roches moussues en prenant garde de ne pas glisser (Photo 8). Un premier bassin, 2 m en contrebas du lit ne peut se franchir sans risque. Suivre la rive droite où se trouve un semblant de trace créée par les rares passages. On parvient très vite auprès du bassin (Photo 9). Il y en aura d'autres régulièrement rencontrés dans la descente. Presque tous se franchissent en rive droite. La ravine s'élargit et la forêt qui la borde très agréable (Photo 10). Outre les arbres et arbustes, endémiques ou non, on côtoie de très nombreux vacoas tortueux qui recherchent l'humidité (Photo 11). La marche est lente mais jamais difficile à chercher les endroits où poser les pieds sans glisser. Les petits cassés se multiplient, de jolies et minuscules cascades alimentent des bassins d'eau claire (Photo 12). L'eau, qui surgit de dessous les galets, est de plus en plus visible. Une forte descente comportant bassins et toboggans se franchit facilement au plus près de l'eau (Photo 13). L'humidité du lieu favorise la pousse de plusieurs variétés de mousses qui recouvrent tous les arbres rendant difficile leur identification, excepté les pandanus au feuillage caractéristique (Photo 14). Les obstacles obligeant à se baisser ou enjamber sont très rares (Photo 15). La ravine effectue des méandres rallongeant la descente qui s'effectue sur des tronçons à sec et d'autres comportant bassins ou eau courante (Photo 16). Les bouteilles, boîtes de pâté ou de sardines indiquent régulièrement le passage de certains braconniers trop chargés pour rapporter les récipients vides ! On tombe même à un moment sur un abri délaissé (Photo 17). Après toutes les petites cascades et leur bassin, les parties de roches moussues et d'autres presque obstruées par la végétation, on passe un court canyon assez facilement (Photo 18). La petite rivière continue en direction du rempart où elle plongera vers la Rivière du Mât. Ne pas manquer le sentier qui remonte vers la Grande Ravine dans une boucle vers la gauche. Il est très difficile à repérer sur les berges assez plates dans une végétation clairsemée. Seule une marque sur l'écorce d'un arbuste aide à se diriger et rassure sur la direction (Photo 19). La trace, plus qu'un véritable sentier, monte assez verticalement le long du rempart. Elle emprunte des couloirs naturels ou de nouvelles traces sur les écorces aident à l'orientation (Photo 20). L'étroit passage disparaît très souvent. Repérer le manque de végétation au sol, de nouvelles traces sur les arbres, des branches cassées ou des fougères couchées au sol. Plus haut, ce sont les goyaviers qu'il faut traverser. Ils poussent si serrés les uns contre les autres que le sac à dos se coince très souvent (Photo 21). Une fois sur la crête séparant les deux ravines, on aperçoit enfin l'océan mais sur une très courte distance (Photo 22). La descente est tout aussi aléatoire et déroutante. La vitesse est réduite à un demi-kilomètre à l'heure, voire moins si on se sent trop confiant sur une trace naturelle s'arrêtant net dans un fouillis inextricable obligeant à faire demi-tour. Le sentier finit en rive droite de la Grande Ravine qui se traverse facilement sur de nouveaux galets (Photo 23). Juste en face, le sentier est enfin très visible. Grimper un petit rocher puis débuter la montée dans les pailles sabres (Photo 24). Avant d'entreprendre la montée, on marche sur d'anciens travaux de récupération de l'eau ayant beaucoup souffert des crues. A quelques mètres, sur la gauche, le sentier longe le très ancien canal datant du début du siècle dernier (Photo 25). Il est très profond par endroits et disparait à d'autres, bouché par les glissements de terrain. On perd sa trace en arrivant à la boucle de l’Éden. Partir à gauche sur le magnifique sentier très bien entretenu et terminer la boucle à des vitesses jamais atteintes depuis des heures. La forêt est toujours aussi belle (Photo 26). Plus loin, ce sont les goyaviers que l'on retrouve mais qui ne griffent plus le sac à dos (Photo 27). On trouve également de grandes étendues de fougères ponctuées ça et là de pieds de thé, vestiges d'anciennes cultures. Le sentier est remplacé plus tard par la piste empierrée de l’Éden. Cette partie est assez longue, cependant la marche est tellement facile qu'on rejoint rapidement le kiosque de fin de boucle (Photo 28).

Balises

Pas de balisage

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.

Itinéraire

A partir de la Rivière du Mât puis de Vincendo, rouler vers Bellevue les Hauts puis vers la Cascade du Chien - Stationner plus loin à la fin de la route, au premier kiosque de l’Éden - Partir sur le sentier de Bélouve et bifurquer rapidement vers la Ligne Bambou - Rejoindre et suivre le Bras Pauline jusqu'au sentier menant à la Grande Ravine - Traverser la ravine et atteindre plus haut la boucle de l’Éden - Partir à gauche et retrouver le véhicule par le sentier puis la route forestière.


Commentaire sur cette randonnée (1)

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Juanitarun, 14/09/2024 19:16

Randonnée plongée dans le vert. J’ai eu la chance d’y aller avec un connaisseur des plantes endémiques, quel bonheur d’en apprendre un peu. Le bras Pauline est un cours exigeant: on abandonne rapidement l’espoir de garder les pieds secs et le fessier du pantalon propre. De petites cascades chutant dans bassins d’eau profonde obligent à chercher des passages plus ou moins inquiétants et, lorsqu’on quitte enfin le Bras Pauline, c’est pour entamer une ascension raide sur un sentier peu marqué. En haut, il y aura de belles vues sur la forêt au près et la côte au loin. Après plus de quatre heures de marche précautionneuse, on arrive sur le sentier de l’Eden. C’en est déconcertant de marcher sur un sentier large, et on trace!

Randonnée ajoutée le : 01/09/2024