D'Aurère à Dos d'Ane par le Bras des Merles

Difficulté
Très difficile
Indice de confiance Moyen
1-Excellent: Toujours correct : j'y vais sans réfléchir, même seul.

2-Bon: Petite vérification avant de partir. Mini-problème possible sans danger : j'y vais aussi sans réfléchir, même seul.

3-Moyen: Quelques fermetures récentes, climat incertain de la région. Boue, herbes hautes et mouillées, glissades possibles, etc. J'étudie, je me renseigne avant le départ, mais j'y vais.

4-Faible: Souvent fermé, des critiques fréquentes, une végétation non domestiquée. Dangers possibles. Coupe-coupe ou corde dans le sac. À réserver aux initiés. Enfants à la maison. Ne jamais partir seul.

5-Danger/Médiocre: Trop de problèmes partout : végétation invasive, fermeture officielle, difficulté importante, sentier marron difficilement réhabilitable, éboulis, zone infrachissable, guide nécessaire, privatisation d'un passage, etc. À réserver aux aventuriers ou habitués de la découverte très sportive. Il y a d'autres circuits à effectuer avant. Je n'y vais pas.
Durée 8h
Distance 10.2 km
Type de trajet
Altitude haute-basse 939 - 250 m
Dénivelé positif 740 m
Dernière mise à jour 23/08/2024

Désormais réservé aux aventuriers

Le Bras des Merles, bien que confiné dans le nord de Mafate, a pourtant abrité l'Îlet Cerneau durant des décennies à l'époque de l'Îlet à Déjeuner ou de l'îlet Natte. De ce lieu de vie, il ne reste que des vestiges de plantations de bananiers et d'ananas. Encore appelé le Jardin par les habitants d'Aurère, il devient presque impossible de s'y rendre en raison de la couverture des lianes papillon et autres invasives. Une bonne partie de la vallée abrite encore des essences rares appartenant aux forêts originelles de moyenne altitude. L'ONF entreprend régulièrement des défrichages et des inventaires afin de préserver cette flore unique de la Réserve Biologique du Bras des Merles. On passe assez près d'un héliport sommaire et de zones délimitées de surveillance des espèces endémiques. Il est vivement conseillé de ne toucher à rien ou d’éviter ces zones afin de respecter ces plantes parfois en voie critique d'extinction. Le sentier qui longeait la ravine a subi des éboulis et des envahissements de végétaux. La progression y est beaucoup plus lente mais on trouve toujours son chemin ainsi que les traces de peinture blanche et les restes d'échelles fixées aux roches pour escalader. La boucle du tour de la Crête d'Aurère est désormais très difficile à réaliser en une journée, aussi cette fiche ne propose-t elle que la descente et la remontée à Dos d’Âne. La partie longeant le Bras de Sainte-Suzanne a également subi de nombreuses modifications suite au passage du cyclone Bélal début 2024. Il est plus facile actuellement de longer au plus près le lit du bras que de chercher le sentier. Pour effectuer la boucle complète, se référer à la randonnée de Dos d’Âne à Aurère.

La randonnée débute au cœur de l'îlet d'Aurère situé à 950 m d'altitude où de nombreux gîtes accueillent les randonneurs de passage. Rejoindre l'épicerie par une des voies principales bordée de filaos (Photo 1). Après le petit déjeuner, on croise de nombreux groupes partant dans toutes les directions. Le soleil n'éclaire pas encore les habitations mais fait bien ressortir les plus hauts sommets (Photo 2). Partir plein nord et marcher en direction de la Réserve et du sentier Augustave. Comme souvent sur l'île, de magnifiques poteaux de l'ONF annoncent la destination et le temps nécessaire mais, tout près, d'autres en interdisent l'accès (Photo 3). Prendre donc ses responsabilités pour poursuivre sachant que cet itinéraire ne sera sans doute jamais réhabilité. Le sentier est superbe, bien entretenu et la progression laisse imaginer qu'on est effectivement parti pour 2h55 jusqu'à Deux Bras (Photo 4). Entretenu par les propriétaires de parcelles, il est emprunté quotidiennement. Parvenu au dernier verger, on comprend très vite que c'en est fini de la belle trace. Il faut longer la clôture de ce dernier dans les galaberts qui auront tôt fait d'envahir totalement le passage (Photo 5). La portion mal entretenue est très courte et l'on retrouve rapidement des morceaux du sentier historique. Admirer, avant d'entamer la descente, le sommet du Piton Cabris déjà noyé de soleil alors que l'ombre subsistera encore longtemps dans la profonde vallée (Photo 6). On embrasse du regard toute l'aventure à venir pour atteindre le fond de la vallée et le pied de la Crête de la Marianne pour retrouver le Bras de Ste-Suzanne (Photo 7). Le sentier, qui comporte encore de belles portions de marches, est vertigineux et glissant sur les portions sableuses (Photo 8). Les fougères se sont implantées sur des crêtes plus plates et peuvent vite créer des barrages végétaux, heureusement marqués par des traces de passage (Photo 9). Plus bas, en s'approchant de la falaise de gauche, on remarque le sentier emporté par un éboulis. Un autre sentier sommaire créé par les braconniers plonge en direction du Bras des Merles. C'est le plus souvent sur les fesses que se franchira ce passage entre chocas et arbres bien utiles pour ralentir la descente (Photo 10). On parvient rapidement à une petite cascade et son bassin d'eau claire. Il y en aura bien d'autres durant la descente (Photo 11). Comme le sentier n'est pas toujours facile à trouver ou à suivre, il est préférable d'entreprendre la descente au plus près du petit torrent. Quelques passages un peu techniques demandent plus d'attention mais ne sont jamais dangereux (Photo 12). Le plus souvent, la marche s'effectue sur les galets et roches de fonds de ravines (Photo 13). Quand on préfère le sentier rencontré à maintes reprises, c'est aussitôt la galère dans les chocas, galaberts et fougères (Photo 14). Deux heures après le départ de La Réserve, on rencontre les premiers barreaux en fer à béton fixés dans les roches pour éviter les glissades (Photo 15). Il y a de plus en plus d'eau dans le bras mais tous les bassins ou petites chutes se contournent aisément (Photo 16). On retrouve ci et là de nouvelles portions de sentier dans les rochers (Photo 17). Ne pas manquer, près de l'eau, après 3 heures de descente, le plus vieux benjoin de l'Île qui doit être multi-centenaire. Son énorme tronc est proche d'un autre benjoin. Ils ont tous les deux résisté aux cyclones et crues et méritent le respect (Photo 18). Poursuivre, toujours au plus près de l'eau. On passe ensuite près d'un énorme rocher puis plus loin sur de longues plaques basaltiques où la marche s'accélère. On sent parfois comme de fortes odeurs de biquettes, sans doute venues boire récemment. Puis, au détour d'un virage donnant de belles vues du le Piton Cabris, on aperçoit deux troupeaux à plus de mille mètres d'altitude. Les chèvres se baladent sur les falaises sans peur de glisser (Photo 19). Déjà très présentes dans tout le cirque, elles semblent apprécier ce lieu beaucoup moins fréquenté ou plus difficile d'accès aux braconniers ! Les barreaux fixés aux rochers se multiplient, signe qu'on est sur le bon itinéraire (Photo 20). Continuer la descente, toujours dans le lit du bras ou en tentant de temps en temps des morceaux de sentier semblant encore en bon état. Hélas, on s'y griffe plus que dans le lit et la progression est lente. Les lianes et chocas se chargent lentement de tout cacher à la vue des randonneurs (Photo 21). Plus de 4 heures après le début de la descente, le bras emprunte un canyon étroit où la marche est aisée en suivant un tuyau (Photo 22). Au confluent avec le Bras de Ste-Suzanne, partir à gauche et continuer à chercher le meilleur passage sur les roches. On peut marcher sans se mouiller les pieds en choisissant son parcours (Photo 23). Les hectares de canne fourragère emportés par les crues de Bélal facilitent grandement la progression mais cela ne durera pas très longtemps (Photo 24). A l'approche de Deux Bras, elles sont encore très présentes et touffues (Photo 25). Ne pas manquer la piste en rive gauche menant à celle empruntée par les taxis de Mafate, sinon, poursuivre par la rivière. Au gué, partir à droite, et se préparer à la prochaine difficulté de la journée. Après 6 heures de descente des deux bras, il faut encore de l'énergie pour affronter la rude montée vers Dos d’Âne. Elle débute dans les pierres de l'îlet Albert (Photo 26). Prendre son temps avec un rythme adapté et le conserver pour franchir sereinement les multiples obstacles du sentier, sécurisés ou non par des câbles (Photo 27). La montée est rude jusqu'à l'échelle. Elle est un peu moins technique après. Les parties plates sont plus nombreuses. L'arrivée à la première touffe de bambous, à l'oratoire puis à l'escalier pour franchir un éboulis signent la fin proche de l'ascension (Photo 28). Elle peut aller d'une heure pour les grands sportifs à 2 heures si on tient compte de la fatigue accumulée pour la descente du Bras des Merles.

Profil

Plan de l'itinéraire

Pique-nique  Tables à pique-nique, en partenariat avec Carte de La Réunion.
Site géologique  Sites géologiques, en partenariat avec Laurent Michon, laboratoire Géosciences Réunion.

Itinéraire

Depuis Aurère, prendre la direction du Sentier Augustave - Marcher jusqu'au lieu-dit La Réserve - Emprunter le sentier du Bras des Merles, fermé par l'ONF mais toujours indiqué sur leurs poteaux - Descendre la forte pente jusqu'au bras à sec, poursuivre soit par le sentier lorsqu'il est visible, soit par le fond rocheux de la ravine - Rejoindre le Bras de Sainte-Suzanne puis Deux Bras - Partir à droite vers l'Îlet Albert puis entamer la longue et difficile remontée vers Dos d’Âne - Terminer à l'église ou à l'arrêt de bus.


Commentaire sur cette randonnée (1)

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Martial, 24/08/2024 11:09

Ma 6ème fois dans le bras des Merles, 1ère fois en descente, mais je reste sur ma préférence dans l'autre sens.
Boucle complète sur la journée réalisée avec Fanx le 8/05/2023 en 12h.
En couchant à Aurère comme présenté ici, c'est une promenade de santé.
Carte Jointes.

Randonnée ajoutée le : 23/08/2024