Entre avens, gouffres et grottes

Cette boucle éclectique permet sans trop d'efforts de visiter une gorge, des grottes, un aven profond, un cimetière marin sans dépouilles de marins, un jardin à la française créé par un ermite, une chapelle, tout en bénéficiant de superbes panoramas sur la mer et les étendues de pinèdes et de vignes de la région de la Clape. Situées entre Narbonne et la mer, les petites montagnes calcaires dépassent à peine de 200 mètres au-dessus du niveau de la mer. Connue pour ses plages et son vin, la Clape abrite également de superbes endroits qui se visitent excepté la grotte de la Crouzade fermée par un mur qui en interdit l'accès afin de préserver le milieu archéologique qu'elle renferme. Pas de danger particulier à condition de ne pas trop se pencher au-dessus du gouffre. Ne pas manquer une halte pour admirer la mer depuis la tour de gué de la Vigie. Les couchers de soleil doivent y être magnifiques mais imposent de revenir au point de départ de nuit. La région, chaude en été, ne comporte ni source ni ruisseau pérenne ; ne pas oublier la boisson même si la boucle est courte.

La randonnée débute au grand parking de la Chapelle des Auzils qui sera visitée peu après les Gorges du Rec. Partir plein ouest et longer la route sur un sentier sous les pins. Poursuivre à gauche au premier croisement puis laisser les sentiers suivants pour s'engouffrer au début des Gorges du Rec qu'on atteint par un agréable sentier suivi de quelques marches. Le sentier, bétonné et sécurisé de mains courantes longe la vallée étroite du Ruisseau du Rec dans de beaux paysages calcaires (Photo 1). Suivre la gorge jusqu'au pierrier sur la gauche menant à la grotte de la Crouzade et des falaises qui la bordent (Photo 2). Peu de chance de trouver la porte de ce monument historique ouverte à moins d'y être le jour d'une visite d'archéologues. Découverte en 1866, elle a fait l'objet de maintes fouilles ayant mis au jour des galets peints et silex datés du moustérien jusqu'au néolithique. La frustration est logique mais nécessaire afin de ne pas y trouver des cœurs gravés d'initiales datées de 2018. Revenir sur ses pas et franchir le gué à l'approche des escaliers. La montée est courte, raide et délicate sur un lit de cailloux calcaires (Photo 3). On arrive sur le Plateau des Caunes (grottes en occitan). Des sentiers étroits parcourent le plateau. Se diriger vers l'aven qu'on remarque très vite, surtout si l'on est sujet au vertige (Photo 4). Il est facile d'en effectuer le tour car la végétation est assez rase. Les téméraires tenteront la descente par la partie la plus étroite à l'est. Il est dit que l'aven issu de l'effondrement du plafond d'une immense cavité correspondrait avec la grotte visitée 20 minutes auparavant. Reprendre la direction du parking en rejoignant la pinède traversée au départ (Photo 5). Franchir à nouveau le parking puis entamer la remontée vers la Chapelle des Auzils. On passe tout d'abord devant un monument dédié aux 32 marins disparus en mer le 28 février 1797 (Photo 6). Plus loin c'est une stèle sur la gauche qui annonce le début du cimetière marin. Mais avant de poursuivre, partir sur la droite, franchir un ruisseau à sec sur un petit pont pour pénétrer dans le jardin de l'Ermite (Photo 7). Aménagé sur le modèle des jardins à la française par Michel Cyprien, le dernier ermite, l'endroit a été remis en état par les élèves du lycée agricole de Carcassonne (Photo 8). On peut se rendre au fond du petit cirque pour y trouver des arbres remarquables comme l'arbousier centenaire planté par l'ermite. On s'approche ensuite de la maisonnette qui était plus grande à l'époque (Photo 9). Bien remise en état, cette bâtisse servait au curé de la paroisse avant ou après les messes dites à la chapelle (Photo 10). Terminer la montée en longeant les cénotaphesTombes sans corps servant de mémorial pour d'émouvants recueillements en lisant que père et fils ont tous deux disparu en mer (Photo 11). La fin de la montée longe de nouvelles tombes en effectuant un lacet (Photo 12). Impossible de manquer la chapelle qui domine le chemin empierré (Photo 13). On passe tout d'abord devant la grotte St-Salvaire qui n'est plus ouverte au public pour ne pas déranger la colonie de chauve-souris qui y séjourne (Photo 14). La superbe chapelle à la toiture en forme de charpente de navire renversée se visite à condition d'avoir une tenue correcte et de laisser les sacs à dos à l'extérieur. Elle semble immense et peut accueillir une bonne centaine de fidèles. Les murs sont couverts d'ex-voto presque tous dédiés aux gens de la mer (Photo 15). De nombreux ex-voto volés ont été reproduits à l'identique en trompe l'œil sur les murs. Après cette visite importante, prendre la piste qui va suivre le bord du Plateau de Notre-Dame sur une longue distance. La piste couverte de gravier et petites pierres ne comporte aucune difficulté (Photo 16). Le paysage est un peu aride au milieu de la garrigue et des pins mais les panoramas sont nombreux vers la mer ou dans les vallées de petits ruisseaux à sec qui parcourent la région. Des sentiers et autres pistes partent parfois dans cette garrigue pour de futures balades (Photo 17). La piste effectue un long détour pour franchir le Ruisseau de l'Hort Vieil (Photo 18). Plus loin, ne pas manquer le sentier partant à droite vers la tour de gué. L'endroit est très fréquenté mais on trouve toujours une roche plate pour se reposer (Photo 19). De là, le regard porte très loin en direction des forêts, des vignes et de la mer (Photo 20). La tour est idéalement placée pour la surveillance des feux mais aussi pour profiter de ces magnifiques paysages (Photo 21). Revenir à la piste, partir à droite puis emprunter le beau sentier longeant le rempart. Il est étroit mais très agréable parmi les odeurs de thym (Photo 22). On profite à nouveau de belles vues sur la région pour repérer le trajet que l'on va emprunter pour le retour (Photo 23). Partir à droite en rejoignant une nouvelle piste et entamer la descente du plateau vers les vignes aperçues plus haut. La pente est assez faible et la marche facile. On se retrouve le plus souvent en sous-bois dans la pinède avec des vues de plus en plus nombreuses sur le roc de la Vigie et de sa tour de gué (Photo 24). On rencontre une large piste agréable en plein soleil (Photo 25) mais il est préférable de suivre les sentiers qui la longent (Photo 26). En arrivant au niveau des premières vignes, traverser quelques mètres de sous-bois et les longer en direction des Tinas qu'on aperçoit un peu plus loin. Rejoindre le hameau entouré de vignes près d'une colline dépassant à l'horizon (Photo 27). Il est alors possible de terminer par la petite route mais on repère très vite les sentiers qui l'évitent (Photo 28). La fin de la boucle s'effectue à droite ou à gauche de la route que l'on traverse quelques fois. Impossible de manquer le parking sur la gauche, fin de la boucle.

Profil

Plan de l'itinéraire

Itinéraire

Se rendre à Narbonne puis prendre la direction de Gruissan - Suivre les routes menant à la Chapelle des Auzils - Stationner au pied de la colline - Débuter la boucle en partant vers l'Ouest - Pénétrer dans les Gorges du Rec et marcher jusqu'à la Grotte de la Crouzade - Faire demi-tour puis grimper sur le plateau - Faire le tour du gouffre et redescendre vers le parking - Monter à la chapelle puis partir en direction de la Vigie - Poursuivre après la tour de gué et bifurquer avant le Ruisseau des Colombiers - Descendre vers les vignes de la Garde puis marcher jusqu'aux Tinas - Eviter la route par les sentiers qui lui sont parallèles pour atteindre le point de départ.

Notre-Dame des Auzils

La chapelle daterait de 1635. Les travaux ayant débuté au fond du vallon furent déplacés à l'emplacement actuel. Elle est constituée d'une nef rectangulaire et d'une toiture en barque inversée, très symbolique pour sa vocation marine. Plusieurs vols importants d'ex-voto ayant été perpétrés en 1967, un restaurateur des Monuments Historiques (Robert Cassin) eut l'idée de les recopier d'après photographies à même les murs de la chapelle sous forme de trompes l'œil qui valent à eux seuls le déplacement lors de la randonnée. En 1978, ce sont les termites qui dévorent une partie des éléments en bois. La chapelle se visite à des horaires variables en fonction des saisons (ou des pandémies !) moyennant quelques euros qu'il ne faut pas laisser dans le véhicule.

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