Voyage au pays des druides et des fées

Le Limousin, bien moins qu'en Bretagne, possède un passé mégalithique mal connu qui a fait naître beaucoup de légendes. Située au pied des Monts de Blond, au nord de Saint-Junien, la région de Ceinturat (ou Cinturat) abrite menhirs, dolmens, rochers particuliers régulièrement espacés le long d'un circuit connu de la région. Le granit est omniprésent sous forme de rochers, d'amoncellements ou de larges plaques sur lesquelles passent parfois des chemins. Un hameau porte d'ailleurs le nom de Montrocher. La boucle ne comporte aucune difficulté et peut être raccourcie ou rallongée pour aller par exemple visiter la pierre branlante entre les étangs entourant Lavaud. Même sans ces curiosités, la boucle sera très intéressante au milieu de ces belles forêts de chênes, châtaigniers et hêtres.

La randonnée débute sur la petite route de Ceinturat, dans le premier virage rencontré où attend un large parking. Une piste débute au parking et mène en quelques minutes au plus grand menhir du Limousin (Photo 1). Haut de cinq mètres, il comporte une petite corniche et bien sûr sa légende. Le jeu consiste à jeter un caillou sur la corniche en lui tournant le dos. Si le caillou demeure en place, on se mariera dans l'année ! Reprendre la piste et revenir à la route puis marcher en direction du hameau de Ceinturat. Juste avant les habitations, prendre à gauche la piste qui contourne par le nord puis continuer plein nord en direction d'une nouvelle curiosité (Photo 2). Après une marche facile à plat, effectuer un petit écart vers la gauche et marcher en direction de la Pierre à Sacrifices de Chiroudi (Photo 3). La forme des marmites et cavités dans la roche ont valu à cette roche la triste réputation de servir à des sacrifices humains (Photo 4). Jules César lui-même en fait état dans sa Guerre des Gaules. L'endroit est entouré de chênes faisant penser également aux druides comme dans la tradition bretonne (Photo 5). Mais c'est d'Henri IV qu'on parle un peu plus loin lorsque l'on arrive au panneau donnant au chemin le nom de ce roi. Le cheminement est aisé en lisière des bois sur un terrain sableux (Photo 6). Puis les champs et prairies se multiplient autour de l'itinéraire. La marche s'effectue entre d'anciens murets de pierres sèches bordant le large sentier (Photo 7. On peut pousser jusqu'à l'étang de Chantecoudert, sinon, prendre à droite et entamer une montée d'une cinquantaine de mètres sur un chemin couvert de ces larges plaques de granit (Photo 8). On se retrouve dans le bocage classique du Limousin avec haies, murets, vieux chênes, fougères et ronces (Photo 9). Une nouvelle descente puis une courte montée amènent au hameau paisible de Peyrelade. Ne pas manquer le puits où Henri IV serait venu tirer de l'eau pour boire comme le raconte le propriétaire (Photo 10). Ne pas traverser le village mais prendre aussitôt la D204 qui descend en direction de l'Etang Brun. A mi-pente, bifurquer à gauche sur une piste caillouteuse qui descend sans difficulté vers les Petits Hors (Photo 11). La descente se termine à une série de petits étangs qu'on longe sur un agréable chemin sous les conifères (Photo 12). Une fois sur la D204, remonter par la droite puis prendre la première piste à gauche. Idéale pour les balades à vélo, cette large piste en sous-bois est reposante (Photo 13). Repérer la ligne à haute tension qui marque l'arrivée au Chaos du Cèpe. C'est un amoncellement de roches au milieu de la végétation (Photo 14). L'une d'entre elles, la plus connue et la plus originale, repose sur un socle granitique, donnant à l'ensemble une forme très précise d'un bolet limousin (Photo 15). Il est facile de monter sur la tête comme il est ludique de pénétrer sous l'amas de roches qui sont encore là pour quelques millénaires (Photo 16). Un peu plus loin sur le même chemin, on longe plusieurs fois des blocs granitiques. On peut effectuer une courte halte pour faire le tour du Berceau et Fauteuil de la Bergère, un rocher aux formes curieuses dues à l'érosion (Photo 17). Une courte descente puis une longue portion plate amènent ensuite à l'Etang du Brudoux, une retenue peu profonde d'eau sombre recouverte de nénuphars qui incitent très peu à la baignade (Photo 18). Longer l'étang et poursuivre quelques minutes jusqu'au Rocher des Fées (Photo 19). Si la légende prétend que l'amas granitique abritait des fées, les fouilles archéologiques, quant à elles, lui prêtent une occupation depuis 15 000 ans comme habitat avant que le lieu ne se transforme en nécropole. Des objets y ont été mis à jour ; des pointes, lames et flèches y ont été déterrées. Cette grosse roche est le début d'une multitude de curiosités. Il faut prendre son temps pour explorer tous les sentiers qui suivent les roches ou le Ruisseau du Brudoux. Lire également les légendes inévitables de ces lieux ésotériques. On rencontre tout d'abord le vaste rocher du Pas de la Mule où trois légendes donnent une explication sur les aspérités que l'on remarque sur le granit (Photo 2). Plus bas, un énorme poisson sort des rochers. Le Rocher Carpe ou Poisson, est facile à reconnaître avec son ouïe et son œil placé exactement à sa place (Photo 21). Les amateurs d'escalade ne manqueront pas de chevaucher les centaines de roches du chaos granitique bordant et couvrant le Ruisseau du Brudoux (Photo 22). La sortie de ce lieu s'effectue par un petit pont de pierre enjambant le ruisseau (Photo 23). Emprunter une petite route, bifurquer aussitôt après le virage sur un nouveau chemin très agréable dans les prairies (Photo 24). Filer ensuite en direction d'Arnac. Ne pas manquer le sentier sur la droite qui effectue un détour en sous-bois puis dans les bruyères (Photo 25). Il mène en quelques minutes à la Grotte de la Basse Forêt. C'est un nouvel amoncellement de très grosses roches qui a été aménagé en chapelle (Photo 26). On y repère également une vierge dans une niche ainsi qu'une croix sur les rochers. Faire le tour du lieu et poursuivre par le nord dans une belle forêt couverte de rochers moussus. Traverser le village et repérer le menhir d'Arnac, ou Pierre à Cupules, situé sur la gauche à la sortie. Le menhir de 3,20 m est gravé de signes en forme de croix et comporte une centaine de pétroglyphes dont on ignore l'usage rituel (Photo 27). Plus loin, en arrivant sur la D9, emprunter la route située en face et marcher en direction de Rouffignac. Après 600 mètres, obliquer sur la piste partant à droite puis marcher jusqu'au dolmen reposant sur ses trois pattes dans une clairière couverte d'herbe (Photo 28). Faire demi-tour, rejoindre la D9, partir à gauche puis à droite pour rejoindre le véhicule.

Profil

Plan de l'itinéraire

Itinéraire

Se rendre à Saint-Junien en Haute-Vienne - Rouler vers le nord par le D675 vers le Chêne Pignier - Tourner à droite sur la D9 et rouler jusqu'à la route de Ceinturat - Stationner au premier virage, 500 m après la D9 - Emprunter la piste menant au grand menhir puis faire demi-tour - Marcher vers Ceinturat et traverser le hameau - Poursuivre vers le nord jusqu'à la Pierre des Sacrifices - Continuer sur le GRP des Monts de Blond jusqu'à l'étang de Chantecoudert - Obliquer à droite sur le chemin et marcher jusqu'à Peyrelade - Partir vers le sud par la D204 et emprunter la première piste à gauche vers les étangs des Petits Hors - Longer les étangs puis reprendre la D204 - Prendre à gauche par pistes et sentier vers le Chaos du Cèpe - Poursuivre en direction du Rocher des Fées puis du chaos granitique - Poursuivre vers Arnac en effectuant un détour vers la Goutte - Traverser Arnac et ne pas manquer le menhir à la sortie du Hameau - Poursuivre jusqu'à la D9 et traverser pour continuer vers Rouffignac - Tourner sur la piste à droite puis marcher jusqu'au dolmen de Rouffignac - Reprendre le chemin inverse jusqu'à la D9 - Partir à gauche vers le Chêne Pignier - Prendre à droite à la route de Ceinturat et rejoindre le véhicule.

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